Partager des jouets ou objets quand on est autiste
Découvre pourquoi partager et gérer les cadeaux est complexe pour les enfants autistes et apprends comment les aider avec des astuces pratiques et adaptées.
Partager : une compétence à acquérir, pas une évidence
On entend souvent que les enfants autistes sont égoïstes ou égocentriques parce qu’ils ont du mal à partager.
Et si, au lieu de juger, on voyait ça comme une compétence à développer ?
Pourquoi c’est si compliqué de partager pour un enfant autiste ?
Partager, c’est tout sauf simple.
C’est une compétence sociale qui s’apprend généralement entre 2 et 5 ans. Sauf que, bien souvent, c’est avant le diagnostic que Ginette ou Gaston traverse cette période, surtout pour des profils sans déficience intellectuel (ex Asperger).
Même après, parents et éducateurs disent souvent “il faut partager”, mais expliquent rarement comment ou dans quelles situations ou alors de façon trop vague.
Et connaître la règle “il faut partager” ne veut pas dire savoir la mettre en pratique.
Beaucoup de nos enfants sont très forts en théorie, mais ils ont besoin d’un vrai accompagnement pour l’appliquer.
Partager : plus qu’une simple règle
Partager, c’est une notion sociale complexe. Il y a des règles explicites (donne un jouet si l’autre n’en a pas) et des règles implicites (dois-je partager si chacun a déjà un jouet ?).
Et quand on regarde en détail, partager, c’est toute une séquence :
Observer l’autre (et l’objet convoité).
Entrer en relation (regard, parole).
Faire une demande (ou proposer un partage).
Accepter un refus, ajuster ses attentes et gérer sa frustration.
Résoudre le problème ou négocier.
Rendre l’objet prêté et adapter son jeu sans celui-ci.
Pour un enfant autiste, ces étapes demandent :
des compétences sociales,
de la flexibilité mentale,
de la régulation émotionnelle.
Ce sont précisément des compétences qui se développent plus lentement ou dans un ordre différent si l’enfant est autiste.
Les défis concrets du partage
C’est pourquoi, chez certains enfants autistes :
Gaston peut débarquer et prendre un jouet sans passer par une demande.
Ginette, si on lui demande de partager, peut avoir du mal à adapter son jeu sans l’objet.
Dans une fratrie, il n’est pas rare que le cadet neurotypique soit plus “compétent” pour partager que l’aîné autiste, ce qui peut amener des incompréhensions.
Et parfois, l’enfant autiste impose sa propre logique de partage, qu’on accuse à tort d’autoritarisme, alors qu’il s’agit simplement d’un manque de compétence sociale et une vraie volonté de participer.
Comment aider ton enfant à apprendre à partager ?
Partager, ça s’apprend. Voici quelques pistes pour travailler cette compétence :
1️⃣ Choisir le bon moment et le bon contexte
Privilégie un moment calme, où tout le monde est détendu.
Utilise des objets de faible valeur affective pour ton enfant.
👉 Si Ginette vient de recevoir LE cadeau de ses rêves, ne lui demande pas de le partager tout de suite. Ça va générer trop de frustration dans un contexte déjà en tension.
2️⃣ Encadrer le partage pendant les fêtes
La surcharge inhérente aux fêtes va faire que ton enfant sera moins flexible donc pour faciliter les choses :
Identifie les objets que ton enfant peut partager facilement et mets hors de portée ceux qu’il ne veut pas partager.
Si d’autres enfants sont présents, définis à l’avance ce qui est “partageable” et ce qui est réservé.
3️⃣ Expliciter la règle et chaque étape
On peut identifier les situations de partage les plus fréquentes et expliciter l’intégralité de la séquence, en étant très spécifique (comme on lirait la règle d’un jeu de société ou un scenario de film) :
Décris précisément les séquences de partage. Par exemple :
“Quand Ginette a les LEGO et que tu les veux, tu peux :Jouer à côté avec les pièces qu’elle n’utilise pas.
Lui demander si tu peux prendre certaines pièces.
Attendre qu’elle ait fini pour faire à ta façon.”
4️⃣ Renforcer la réussite
Commence par des situations simples et valorise chaque effort, même minime.
5️⃣ Utiliser des outils visuels
Un timer peut aider à montrer que le partage est un prêt temporaire, pas un don définitif : “À la fin du temps, tu récupères ton camion.”
Le mot de la fin
N’oublie pas que les fêtes peuvent rendre ton enfant moins flexible, ne le voit pas comme une régression mais comme une surcharge temporaire et soutiens le avec des solutions concrètes.
Partager, c’est une compétence complexe à acquérir, peu importe le profil de l’enfant.
Mais la bonne nouvelle, c’est que ce qui aide Ginette ou Gaston profitera aussi aux autres enfants.
En travaillant sur la flexibilité, la régulation émotionnelle et la résolution de problèmes, tu donnes à ton enfant des outils précieux pour bien plus que le partage.
Patience, bienveillance, et petits pas : c’est comme ça qu’on avance 💛
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Tout petit, vers 18 mois, alors que sa soeur bébé recevait des premiers doudou, mon fils escaladait les barreaux du lit en bois pour récupérer les doudous et les mettre dans son lit à lui.
Sur lesquel il y avait déja 30 doudous....
Je ne comprenais pas ce comportement.
A l'époque, mon fils n'etait pas diagnostiqué TSA.
Aujourd'hui encore, il envie les cadeaux reçus par sa sœur quand bien même ce sont des choses avec lesquelles il ne joue pas.
Je n'avais pas identifié cela comme " une compétence sociale à acquérir"
Merci pour cet article 👌