Quand tout s’effondre : 4 clés pour faire face sans te perdre
Quand tout s’écroule et que t’as besoin de tenir sans t’éteindre.
INFO - tu peux écouter ce texte sur l’application Substack - il est lu par une IA pas mal du tout et c’est idéal si tu n’as pas envie de lire.
Il y a des moments où tout vacille.
Une annonce tombe. Ton enfant ne va pas bien. Un projet tombe à l’eau.
Et là, ça explose à l’intérieur : peur, colère, injustice, tristesse, panique, désespoir.
Tu voudrais rester calme, soutenante, rassurante.
Ne pas être affectée.
Parce que tu as déjà tellement à prendre en charge, et qu’un truc de plus risque de faire s’écrouler l’équilibre précaire que tu maintiens coûte que coûte chaque jour.
Parce que ces émotions, tu les ressens encore… et encore. Et tu n’en peux plus.
Alors tu luttes.
Tu te dis : “Je ne vais pas y arriver. Ce n’est pas juste. C’est trop.”
Tu aimerais que ça ne soit pas vrai, parce que cette réalité fait mal.
Tu fuis dans Netflix ou dans l’action, tu t’agites pour ne pas sentir, tu rumines sans fin sur ce que tu aurais pu faire… pour faire face au quotidien et garder à distance la souffrance.
Souvent, c’est un mix de tout cela, ou une alternance de stratégies.
Résister, c’est naturel.
C’est humain, c’est culturellement ancré.
Mais sur la durée, lutter, c’est très fatiguant.
Si la résistance permet de passer le cap, de tenir quelques heures, quelques jours ou semaines…
Sur le long terme, il existe une autre voie : celle de l’acceptation.
Attention : il ne s’agit pas d’accepter les causes , mais de pouvoir traverser les émotions qu’elles génèrent — pas à pas, à ton rythme — pour ne plus lutter et ne plus dépenser ton énergie en vain.
Parce que quoi qu’il arrive, on ne peut pas changer la réalité.
Mais on peut modifier comment on y réagit.
Ce n’est pas la voie la plus évidente.
Mais elle peut, sur la durée, t’aider à rester à flot, à prévenir l’épuisement et à améliorer ta qualité de vie.
Ce texte est le fruit de mes propres réflexions, face à ENCORE un coup dur, alors que le quota est vraiment déjà bien rempli.
À me demander comment survivre, quand on a si peu de prise sur les événements et que s’adapter est la seule voie envisageable.
Dans ces moments-là, je passe en mode “recherche de solutions”.
Et aujourd’hui, je te parle donc de 4 approches assez complémentaires pour y arriver.
Deux sont issues des thérapies comportementales et cognitives (TCC) dites de 3e génération.
Les deux autres viennent des techniques de pleine conscience.
Toutes ont fait l’objet de nombreuses études démontrant leurs bénéfices sur la régulation émotionnelle et l’amélioration de la qualité de vie.
Alors voilà ce que j’ai rassemblé pour ces moments-là : 4 façons concrètes de traverser une tempête émotionnelle
✨ 1. Fais un petit pas vers ce qui compte
Inspiré de la thérapie ACT (Acceptation & Engagement)
Tu n’as pas besoin de tout porter.
Tu n’as pas à “gérer” l’émotion, ni la situation entière.
Mais tu peux faire un petit geste, ici et maintenant, dans la direction de ce qui compte pour toi.
👉 Commence par cette question toute simple :
“Qu’est-ce qui est vraiment important pour moi là, dans cette situation concrète ?”
Tu peux penser à une valeur, une qualité, une intention que tu veux préserver malgré tout :
Créer du lien avec ton enfant, même si tu es fatigué·e.
Rester stable à l’intérieur, même si tout bouge autour.
Choisir la tendresse, même si tu ressens de la colère.
Chercher un peu de clarté, même dans le flou.
Dire ce qui est vrai, même si c’est inconfortable.
Ou simplement ne pas t’abandonner. Te rester fidèle.
Ce qui compte pour toi, c’est ta boussole.
Même un tout petit pas dans cette direction, c’est déjà ça.
👉 Puis choisis une toute petite action dans ce sens.
Vraiment minuscule. Pas un truc héroïque.
Dire “Je suis là”, même si ta voix tremble.
Poser ta main sur l’épaule de ton enfant.
Boire un verre d’eau en conscience pour t’ancrer.
Envoyer un message à quelqu’un qui peut t’écouter.
Fermer les yeux une minute pour revenir à toi.
Lâcher ton téléphone si tu sens que tu t’éparpilles.
Ce geste, c’est ton point d’ancrage.
Il te dit : “Je ne suis pas juste en train de subir. Je choisis une réponse qui me ressemble.”
Dans mon cas, c’est publier cet article. Ce n’est pas minuscule mais ça ne me demande pas beaucoup d’efforts, me fait du bien et ça redonne un sens à la difficulté.
👉 Et si tu n’arrives à rien faire ?
C’est OK.
Alors choisis de ne pas te juger.
C’est déjà un pas vers ce qui compte.
Parfois, ce qui aide, c’est juste de revenir au corps
🧍♀️ 2. Utilise ton corps comme ancre
Inspiré de la DBT – partie tolérance à la détresse
Ton cerveau panique ? Ton cœur s’emballe ?
Redescends dans le corps.
Bois un verre d’eau lentement.
Passe tes mains sous l’eau froide.
Tiens une pierre ou un tissu doux.
Pose une main sur ta poitrine.
Écoute de la musique forte ou apaisante.
Manipule un objet gelé, par ex un sachet du congélo (oui, même des petits pois !).
Écris tout ce qui traverse sans te censurer.
Ces gestes simples agissent directement sur ton système nerveux.
Pas besoin d’y croire. Juste de les faire.
Ce n’est pas magique, c’est physiologique.
Ton corps sait comment revenir à l’équilibre.
Mais il a besoin que tu lui laisses une chance.
Tu n’as pas à t’expliquer. Pas à comprendre.
Juste à ralentir.
Et te rappeler :
Tu fais ce que tu peux, avec ce que tu as. Et ça compte.
Hier soir, au coeur de la tourmente, je suis partie promener le chien au parc alors que la nuit tombait. Marcher vite m'a fait du bien. J’ai aussi pris le temps de respirer l’odeur du printemps et de regarder mon chien se rouler dans l’herbe.
Autre clé précieuse dans ces moments-là : la pleine conscience
3. Ressens ce que tu ressens, ici et maintenant
Inspiré de la pleine conscience (Goldstein, Chödrön, Salzberg, Brach)
“J’ai peur… et je suis en colère… et en même temps, je suis un peu soulagée.”
Voilà. Parfois, on ressent tout ça en même temps. Et c’est normal.
La méditation de pleine conscience (ou mindfulness), ce n’est pas une technique pour se calmer.
Ce n’est pas non plus un moyen de faire le vide dans ta tête.
Ça, c’est un mythe.
Le vrai but, c’est de ramener ton attention ici, maintenant — dans ton corps, tes sensations, tes perceptions, ton souffle.
C’est comme éclairer le moment avec un projecteur, au lieu de traverser ta journée en mode automatique, sans vraiment sentir ce qui se passe.
Et souvent, quand tu fais ça… tu te rends compte que tu ressens un mélange :
des choses agréables, d’autres difficiles, parfois neutres. Et c’est OK.
Tu n’as pas besoin de choisir.
Tu n’as rien à gérer ou analyser. Juste à observer.
Ce n’est pas un outil magique.
Mais parfois, juste arrêter de lutter contre ce que tu ressens, ça allège un peu.
Ça peut aussi désactiver le pilote automatique, et t’aider à réagir moins à chaud.
Parfois. Pas toujours.
Et si ce n’est pas le bon moment pour toi, ce n’est pas grave.
Tu pourras toujours y revenir plus tard.
Hier, dans le Uber qui me ramenait à la maison, j'ai pris le temps de faire une séance de méditation. En quelques minutes je suis passée d’un état figé, en mode pilote automatique, aux ressentis… puis aux larmes. Ce n'était pas marrant mais une fois arrivée à la maison, j'avais déjà traversé une partie des émotions.
👉 Pour aller plus loin, je t’ai enregistré une version française de RAIN de Tara Brach (5 minutes). C’est un outil très très efficace en pleine tourmente.
💛 4. Parle-toi comme à une amie
Inspiré de Kristin Neff et Chris Germer - la pause d’auto-compassion
Je t’ai déjà parlé de l’auto-compassion en pleine conscience (Mindful Self compassion), la cousine de la pleine conscience.
Elle est particulièrement adaptée aux aidants et aux pros du soin.
Elle permet — même quand on est isolée — de se faire du bien.
Elle ajoute à la mindfulness une dimension douce, rassurante, presque maternelle —
celle qu’on offre facilement aux autres, mais rarement à soi.
Au début, ça peut sembler étrange, voire inconfortable.
Mais les bénéfices arrivent vite.
Et ça réduit cette autocritique qu’on est nombreuses à pratiquer sans même s’en rendre compte.
Pour aller plus loin, retrouve un enregistrement de la pause d’auto-compassion; pour le faire de façon guidée quand tu en as besoin. La pause commence à 1:15
En résumé ?
Quelle que soit la situation, et la façon dont tu vis ses retombées :
Tu n’as pas à être parfaite.
Tu as le droit de ressentir ce que tu ressens.
(Il n’y a que les robots et les morts qui ne ressentent plus rien.)
Tu n’as pas à avoir toutes les réponses.
Tu n’as pas à être “sous contrôle”.
Et surtout :
Tu fais ce que tu peux, avec les moyens du moment.
Et demain ?
Tu verras bien. Tu avanceras comme tu peux.
Ce que tu vis là, maintenant, c’est déjà beaucoup.
On est nombreuses à le vivre.
Tu n’es plus seule.
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Alexia
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