Survivre aux fêtes avec un enfant autiste ou TDAH : 7 étapes pour gérer l’entourage
Mettre des limites à l'entourage ne veut pas dire rentrer en conflit. Je t'explique comment faire ! (version audio incluse)
Imagine cette scène :
Le réveillon bat son plein, le bruit monte, les enfants courent partout, et ton enfant autiste est au bord de la crise. Tatie Danielle a lâché sa remarque habituelle sur ton éducation, Mamie insiste pour un bisou de remerciement, et tu te retrouves à jongler entre les attentes de chacun, sans que personne ne comprenne vraiment les besoins spécifiques de ton enfant.
Résultat ? Tu es épuisée, frustrée, et tu te demandes pourquoi tu n’as pas anticipé ces moments compliqués en posant des limites claires à ton entourage.
On a tous vécu ces fêtes où, faute de préparation, la pression devient insupportable.
Alors, comment éviter ce scénario ?
Comment poser des limites tout en maintenant une bonne ambiance familiale,
et même si poser ces limites te semble parfois intimidant ou inconfortable ?
Voici un pas à pas pour te préparer, poser des limites efficacement, et traverser les fêtes avec plus de sérénité.
1. Prépare ton plan avant les fêtes
Un bon plan peut t’aider à te sentir plus confiante et à anticiper les situations stressantes. C’est un outil pour te donner un peu de contrôle dans un contexte souvent imprévisible.
Comment faire ?
Identifie les moments critiques : pense aux situations qui risquent de poser problème pour toi ou ton enfant.
Exemple : Si ton enfant est sensible au bruit, anticipe en préparant un casque anti-bruit ou en aménageant un coin calme.
Simplifie où tu peux : pas besoin de planifier chaque minute, mais réfléchis aux points importants.
Exemple : Prévois un temps calme entre le repas et les cadeaux pour éviter la surcharge sensorielle.
Utilise un scénario social : cela peut aider ton enfant à mieux comprendre ce qui va se passer et comment réagir.
Exemple : Crée une histoire imagée qui décrit chaque étape de la fête, comme "dire bonjour", "ouvrir les cadeaux" ou "prendre une pause".
👉 N’oublie pas que ton plan est là pour t’aider, pas pour te rajouter du stress.
2. Communique avec ton entourage
Poser des limites, c’est avant tout exprimer tes besoins et ceux de ton enfant, sans attendre que les autres devinent ce qui est important pour toi.
Comment faire ?
Sois claire et positive : utilise un message écrit pour expliquer simplement ce qui compte pour toi.
Exemple :
"Bonjour ! On est vraiment heureux de passer Noël avec vous.
Comme tu le sais, Gaston est autiste, et cela signifie que certaines choses sont un peu différentes pour nous. Voici comment tu peux nous aider :Gaston adore les puzzles, il serait ravi de jouer avec toi.
On a besoin d’un coin calme si jamais il a besoin de se reposer.
Merci de ton soutien, et si tu as des questions, viens me voir directement ou contacte moi avant.
Annonce ton plan : fais-le simplement, sans trop de détails ni justification.
Exemple : "Pour que tout se passe bien, on ouvrira les cadeaux après le dessert. C’est ce qui fonctionne pour nous.”
👉 Tu n’as pas à te justifier : ton objectif est que tout le monde passe un bon moment, et ton plan reflète cela.
Plus on se justifie, en détails, plus on envoie le message implicite qu’on n’est pas sûre de son plan et donc que la négociation voire la capitulation est possible. Or tes demandes sont légitimes et raisonnables.
3. Recrute des alliés
Avoir des personnes sur qui compter peut alléger ta charge mentale et t’aider à gérer les moments délicats.
Comment faire ?
Identifie les personnes de confiance : un proche qui est prêt à t’épauler peut faire toute la différence :
Exemple : "Peux-tu distraire Mamie si elle insiste pour un bisou, ou m’aider à changer de sujet si une discussion devient tendue ?"
Donne-leur un rôle précis : cela les aide à savoir comment t’aider concrètement.
Exemple : "Si tu vois que Gaston s’agite, tu pourrais lui proposer de jouer avec les LEGO ?"
👉 Les alliés n’élimineront pas toutes les difficultés, mais ils peuvent rendre les choses un peu plus légères.
4. Prépare-toi aux critiques
Certaines remarques, même bien intentionnées, peuvent blesser ou te déstabiliser. Anticiper ces situations te permettra de mieux les gérer.
Comment faire ?
Identifie à l’avance les remarques fréquentes :
L’avantage des gens critiques c’est que généralement ils sont assez prévisibles d’une année à l’autre 🙃
Exemple : "Oh, mais il est trop gâté avec toutes ces exceptions, vous l’écoutez trop !"
Réponse : "On fait ce qui est mieux pour qu’on passe tous une bonne soirée. Et généralement ça fonctionne bien pour nous."
Exemple : "Tu devrais vraiment le forcer à manger comme tout le monde."
Réponse : "On préfère éviter les conflits autour des repas. Chacun trouve son rythme."
Prépare des répliques pour poser des limites polies mais fermes :
Exemple : "On n’a pas la même vision des choses, mais je te remercie de respecter la nôtre."
Exemple : "Je préfère qu’on change de sujet, merci."
Choisis tes batailles : tu n’as pas à répondre à tout. Parfois, un simple sourire ou un changement de sujet suffit.
Travaille en équipe : si tu es en couple, met toi d’accord avec l’autre parent sur votre mode de réponse.
👉 Garde en tête que poser des limites est une preuve de respect pour toi-même et pour ton enfant.
5. Fixe-toi des attentes réalistes
Vouloir que tout soit parfait peut rapidement devenir une source de frustration. Accepter l’imperfection, c’est aussi se protéger.
Comment faire ?
Rappelle-toi que tout ne dépend pas de toi : tu peux préparer au mieux, mais certaines choses resteront imprévisibles.
Exemple : Si ton enfant préfère jouer seul pendant le repas, autorise-le. Ce n’est pas grave si tout n’est pas "comme prévu".
Prends soin de toi : prévois des moments pour souffler, même quelques minutes.
Exemple : "Je vais m’éclipser un instant pour me rafraîchir, et je reviens." Ces pauses peuvent faire toute la différence, même 5 mins.
Au besoin, organise en amont quelqu’un qui veille sur ton enfant pendant cette pause.
Félicite-toi pour chaque effort : chaque petit pas compte. Tu fais de ton mieux, et c’est déjà énorme.
6. Garde l’option de partir
Partir avant qu’une situation ne devienne ingérable peut être le meilleur choix pour toi et ton enfant.
Parfois il faut accepter que certains membres de la famille ne sont pas prêts à s’adapter, et tout l’effort ne peut pas être sur toi et ton enfant. C’est décevant et triste, mais tu as aussi besoin de préserver ton énergie, ta santé mentale et celle de ton enfant, sensible au conflit.
Comment faire ?
Prévois cette option sans culpabilité : mieux vaut partir avant une crise que de rester et tout compliquer.
Préviens discrètement :
Exemple : "On commence à fatiguer, merci pour cette belle soirée, on va rentrer."
Tu n’as pas besoin de donner la vraie raison, si il y a un conflit personne ne sera dupe mais ça ne relancera pas la discussion.
Prépare la logistique : garde la voiture accessible ou un plan de transport clair. Evite de dépendre d’une autre personne.
👉 Partir, c’est parfois le choix le plus sage pour cette année.
7. Sois indulgente avec toi-même
Tu fais de ton mieux, et c’est tout ce qui compte. Ni toi, ni ton enfant, ni l’entourage ne seront parfaits, et c’est OK.
Comment faire ?
Lâche prise sur la perfection : accepte que les fêtes seront imparfaites, mais pleines de petits moments précieux.
Concentre-toi sur les moments positifs : ils méritent toute ton attention.
Rappelle-toi que poser des limites, c’est prendre soin de toi et de ta famille.
👉 Prendre soin de toi n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Tu es une excellente mère, et tes efforts comptent.
Conclusion : Pas de solution miracle, mais des petits pas
Il n’y a pas de méthode parfaite pour gérer les fêtes, mais en posant des limites claires et en anticipant, tu peux réduire le stress pour toi et ton enfant.
Les critiques peuvent exister, mais ce qui compte, c’est que tu sois alignée avec tes valeurs et que tu fasses ce qui est juste pour ta famille.
Tu n’es pas seule dans ce cheminement.
Chaque pas compte, et chaque choix que tu fais pour toi et ton enfant est une victoire.
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Très belles fêtes à toi et à tes proches 💛
Alexia
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