Quand les paroles d'un enfant ou ado autiste t'inquiètent
Aujourd’hui, je veux aborder un sujet difficile mais essentiel : les moments où ton enfant fait part d’un désespoir ou d’idées assez sombres sur sa vie et son futur.
Bonjour à toi,
Aujourd’hui, je veux aborder un sujet difficile mais essentiel : les moments où ton enfant fait part d’un désespoir ou d’idées assez sombres sur sa vie et son futur.
Une maman sur le groupe Hapyk cette semaine partageait son inquiétude au sujet de son fils :
“Mon fils traverse actuellement une période très difficile. Il parle parfois de pensées très sombres, et cela m'inquiète énormément. J'ai contacté le pédopsy, mais je me sens démunie face à la situation. Est-ce que vous avez déjà vécu ça ?“ (détails modifiés).
Elle n’est clairement pas la seule, et je me suis dit qu’en parler ici pourrait aider de nombreuses autres familles confrontées à cela.
Ce que décrit cette maman peut être terrifiant pour un parent, surtout lorsque ces crises arrivent de manière soudaine et inattendue (et peuvent disparaître tout aussi rapidement parfois).
1. Comprendre les “Crises Dépressives” :
Les “crises dépressives” (depression attack), un concept de Tony Attwood (expert mondial sur l’autisme Asperger), sont des urgences psychologiques uniques aux personnes autistes. D’autres experts décrivent la même chose et parlent de burn-out autistique, shutdowns ou meltdowns.
Ces crises peuvent être confondues avec des pensées suicidaires, mais il est crucial de comprendre que, souvent, ces crises sont l’expression d’une surcharge extrême plutôt qu'un réel désir de mettre fin à ses jours. Et heureusement, ces crises sont le plus souvent passagères.
À ces moments-là, nos enfants utilisent parfois des mots forts comme "je veux mourir" ou "la vie est trop dure" pour exprimer un sentiment de mal-être intense.
Ces crises peuvent survenir chez des enfants très jeunes, contrairement aux pensées suicidaires classiques, qui restent assez rares à cet âge.
Comment ça se manifeste ?
Ginette partage que sa fille, dès la grande section, répétait des phrases comme "la vie c'est pourri, rien ne sert à rien". Sa psy a expliqué qu'il s'agissait de crises autistiques liées à une surcharge. Après une bonne nuit de sommeil, ces pensées s'apaisent*.
Marceline a entendu sa fille de 10 ans dire "des fois, je préférerais ne pas être vivante". Elle souligne l'importance d'écouter sans paniquer, de remercier l’enfant pour sa confiance et de l'encourager à en parler*. *détails modifiés.
Une autre maman témoigne : en tant que personne neuroatypique (TSA-TDAH), j'ai commencé à avoir des pensées sombres dès l'âge de 6 ans, et elles m'accompagnent depuis. Avec le temps et mes diagnostics, j'ai compris que lorsque je disais que je voulais mourir, la plupart du temps, cela signifiait que j'étais en shutdown, submergé par trop d'intensité et que je voulais que tout s'arrête. Ce n'est pas vraiment un désir de mourir, mais c'est le signal d'alarme le plus évident qui se présente à moi.
Ces témoignages montrent que nos enfants expriment leur souffrance de manière intense et parfois dramatique, liée à leur nature binaire et au fait qu'ils vivent les émotions à fond.
Ces crises sont souvent déclenchées par une surcharge (émotionnelle, sensorielle, compensatoire, etc.) et dans ces moments, avoir des stratégies en place est crucial.