Le repas de Noël – une épreuve pour une personne autiste
Quand les repas de fête deviennent une épreuve sensorielle : comprendre et mieux accompagner
21H30, le 24 décembre, chez Mamie.
Gaston voit dans son assiette une bûche glacée aux marrons.
Mamie, toute fière, s’est appliquée : « Il aime la glace et il aime la bûche, alors c’est parfait ! »
Mais Gaston n’y arrive pas.
Pourquoi ? Pas parce qu’il est capricieux ou mal élevé.
Gaston est autiste, et pour lui, aujourd’hui, la combinaison des textures est juste insurmontable.
Depuis deux heures, il gère déjà des lumières, des bruits, des odeurs... cette bûche, c’est la stimulation de trop.
Les défis sensoriels : une bombe pour les sens
Pour beaucoup de personnes autistes, la nourriture est une véritable bombe sensorielle. Textures, odeurs, goûts ou même l’acte de manger peuvent être difficiles, parfois insupportables. Ces particularités expliquent souvent les préférences alimentaires sélectives ou les aversions marquées.
Par exemple, les textures mixtes comme une salade de riz avec des morceaux ou une sauce contenant plusieurs ingrédients peuvent poser problème. Les odeurs fortes ou les saveurs tranchées (comme le fromage ou les agrumes) peuvent aussi être perçues comme agressives.
👉 Astuces :
Évite les aliments fortement odorants ou difficiles pour la personne.
Prévois des plats "refuges" : des aliments familiers qui rassurent et nécessitent moins d’efforts sensoriels.
À table : quand le bruit devient un obstacle
Le repas de famille, c’est souvent le bruit des conversations croisées, des couverts, de la musique... Pour une personne autiste, tout cela s’ajoute à la surcharge sensorielle déjà provoquée par la nourriture.
👉 Solutions :
Réduis les bruits de fond autant que possible.
Propose des casques antibruit ou un espace calme où la personne peut se retirer si nécessaire.
Permets-lui de manger à un moment différent ou dans un endroit moins chargé si ça l’aide à mieux gérer.
La prévisibilité : une clé pour limiter l’anxiété
Le cerveau autiste traite les informations par le détail, ce qui peut provoquer un "embouteillage mental". Un changement imprévu – comme une substitution d’ingrédients ou un horaire décalé – peut vite devenir source d’anxiété.
👉 Que faire ?
Limite les nouveautés alimentaires si d’autres changements (invités, décorations, etc.) sont déjà inévitables.
Préviens à l’avance de tout changement : menu, plats, horaires.
Implique la personne autiste dans la planification (sans trop de pression, car ça peut aussi générer du stress).
Interactions sociales et conversations : un effort de trop
Pendant le repas, la surcharge sensorielle est déjà énorme. Ajouter des conversations peut être trop demander. Parler implique de traiter des mots, des émotions, des règles sociales... une tâche épuisante pour une personne déjà saturée.
👉 Recommandations :
Ne force pas la participation aux discussions à table.
Attends la fin du repas pour échanger, en tête-à-tête ou en petits groupes.
Garder l’esprit ouvert
Comprendre et accepter la neurodiversité, c’est créer un environnement plus inclusif et accueillant. Cela passe par l’aménagement des traditions, notamment autour des repas, tout en gardant un esprit ouvert.
Il n’y a pas de solution toute faite. C’est en testant et en ajustant qu’on trouve ce qui marche vraiment pour chacun.
S’affranchir des traditions rigides peut rendre les solutions plus simples. Au final, ce qui compte, c’est de passer un bon moment ensemble, peu importe les conventions. Si Ginette est heureuse avec ses pâtes au jambon, alors c’est ça la réussite du repas.
👉 L’essentiel : Prends ce qui fonctionne pour ta famille, et laisse de côté le reste.
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